quinta-feira, 1 de setembro de 2011

CARNETS II

     Révolte. Commencement : « Le seul problème moral vraiment sérieux c'est le meurtre. Le reste vient après. Mais de savoir si je puis tuer cet autre devant moi, ou consentir à ce qu'il soit tué, savoir que je ne sais rien avant de savoir si je puis donner la mort, voilà ce qu'il faut apprendre. »
     Les gens veulent nous pousser dans leurs conséquences. S'ils vous jugent, c'est toujours avec l'arrière-pensée de leurs principes. Mais moi, cela m'est égal qu'ils pensent ceci et cela. Ce qui m'importe c'est de savoir si je puis tuer. Parce que vous êtes arrivé aux confins où bute toute pensée, les voilà qui se frottent les mains. « Et maintenant, que va-t-il faire ? » Et de tenir leur vérité toute prête. Mais je crois que cela m'est égal d'être dans la contradiction, je n'ai pas envie d'être un génie philosophique. Je n'ai même pas envie d'être un génie du tout, ayant déjà bien assez de mal à être un homme. J'ai envie de trouver un accord, et, sachant que je ne puis me tuer, savoir si je puis tuer ou laisser tuer et, le sachant, en tirer toutes les conséquences même si cela doit me laisser dans la contradiction.
*
     Il paraît qu'il me reste à trouver un humanisme. Je n'ai rien contre l'humanisme, bien sûr. Je le trouve court, voilà tout. Et la pensée grecque par exemple était bien autre chose qu'un humanisme. C'était une pensée qui faisait sa part à tout.

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